Témoignage signé « S.L »

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Témoignage reçu par l’Association le 9 août 2017

J’ai connu André Charles Nauleau dans les années 1970. La première fois que je l’ai vu, c’était à une exposition Galerie Robin. Il y avait beaucoup de peintres… et beaucoup de monde.

Un jour, j’ai appris, par un vétérinaire, que Les Éleveurs Vendéens (l’abattoir de La Roche sur Yon était situé derrière la Gare) agrandissaient leurs locaux. André-Charles Nauleau y avait exposé plusieurs toiles pendant des années. C’est pourquoi, ces toiles étaient « bradées ». J’en parle à ma sœur de Fontenay et à une de mes amies de La Roche. Toutes deux intéressées pour acquérir une toile de Nauleau.

Nous avons été accueillies rue Ferrer. Elles ont acheté chacune une toile. Moi, je n’avais pas d’argent car je venais de me faire construire une maison. Je lui ai dit et ça l’a fait rire, aussitôt il s’exclame : « vous ne repartirez pas comme ça, sans rien ». Et il m’a donné un fusain représentant un marais. Cela m’a fait un immense plaisir.

Il était d’une grande générosité. Et cette générosité, elle se voyait partout : dans sa palette dégoulinante de couleurs, dans ses tableaux où les couleurs étaient épaisses… et surtout dans la façon d’accueillir ses visiteurs. C’était agréable d’aller chez lui…

Je suis allée le voir peut-être une dizaine de fois. J’y ai emmené des amis, ma sœur. Une fois, j’ai acheté un fusain qu’il m’a vendu un très petit prix.

Enfin, j’ai pu m’acheter des toiles. Pour cela, j’ai fait trois colonies de vacances. J’ai donc acheté trois toiles. La dernière est un énorme bouquet. Lorsque je lui ai acheté : la peinture n’était pas encore sèche. Il m’a dit : « vous ne m’avez pas laissé le temps de l’admirer ». Et je l’ai vu le signer  devant moi au pinceau.

Chaque fois que je l’ai vu, je prenais rendez-vous. Chaque fois, c’était le même accueil chaleureux « Nous bavardions joyeusement »… Sur une petite table basse, il y avait des revues, des bonbons, des cigarettes. Et presque toujours, nous buvions un verre de Vouvray que son épouse, toujours présente, avait mis au frais. Il y avait des toiles partout, du sol au plafond. C’était « Son Domaine », avec ses toiles, ses couleurs, ses odeurs. Il y était « chez lui ». Il était toujours de bonne humeur et très rieur. Il nous racontait ses rencontres avec les paysans du marais ou de la campagne. Et c’était drôle de le rencontrer car sa bonne humeur était communicative : le spectacle, c’était  LUI. Il était amusant et amuseur. Il était tellement content de nous faire rire !!!

J’ai assisté à la soirée « 50 ans de peinture ». Beaucoup de monde. Tout le « gratin » de La Roche sur Yon était là. Le Maire, Mr Caillaud et le poète  Marcel Chabot lui ont prodigué beaucoup d’éloges. Il était très content ce jour-là d’être aussi entouré… J’ai remarqué qu’il n’y avait pas beaucoup de peintres. Ils le jalousaient… et ils dédaignaient un peu sa peinture. Il le savait mais il m’a dit un jour : « Ils n’ont pas compris mon truc pour les ciels ». Et c’est vrai que les ciels de Nauleau sont particuliers. On les reconnait immédiatement…

Il disait qu’il n’aimait pas voyager. Il avait du mal à quitter sa Vendée natale. Mais il a rencontré tellement de gens dans sa vie, chez lui ou lorsqu’il peignait… Il a vu tellement de gens différents… C’est aussi une façon de voyager…

J’aime la peinture d’A.C. Nauleau… C’est une peinture « vraie » qui vient du cœur.

J’aime ses marais… J’ai connu ce marais mouillé entre Challans et Saint Jean de Monts où les gens étaient isolés de tout pendant les longs mois d’hiver. Leur seule façon de se déplacer était la yole.

Et parce que j’aime les fleurs, j’aime ses bouquets qu’il a su si bien rendre.

Nauleau sera toujours pour moi Le Peintre de la Vendée… comme il a souvent été dit…

Ce témoignage est, pour moi, une façon de lui rendre Hommage. Et j’en suis ravie…

S.L

 

ciels vendéens

Un ciel par Nauleau